lundi 15 juin 2015

La mort fait partie de la vie - par Doriane Labro Conseil de Santé à Nantes

Notre naissance est un événement en principe heureux, et vécu comme tel. Elle a le pouvoir de tous nous réunir, si ce n’est en présence, c’est du moins en nous reliant les uns aux autres dans l’annonce de cette nouvelle.


Cette venue dans le monde est pourtant le premier deuil que nous ayons à vivre, celui d’être expulsé du cocon dans lequel nous nous étions installés, en théorie, pendant 9 mois, et qui nous reliait comme un petit astronaute à son Lem (l’Aime). La coupure du cordon ombilical en est, sans conteste, la scission.

La vie n’est qu’une continuité de devenirs. L’évolution de chacun d’entre nous sera bien évidemment différente, selon nos propres histoires, nos propres vécus, nos héritages (histoires de vie de nos aïeux dont nous héritons). Notre mémoire va peu à peu enfouir nos premières expériences du « mourir ». La société se chargera également de nous «.classer.» par tranches d’âges, par catégories sociales, professionnelles et économiques. Elle nous modèlera à son image pour nous faire « progresser ». Selon Philippe Ariès, il existe une relation « entre l’attitude devant la mort et la conscience de soi, de son degré d’être, plus simplement de son individualité ». Il observe « la persistance pendant des millénaires d’une attitude presque inchangée devant la mort, qui traduisait une résignation naïve et spontanée au destin et à la nature ».
L'Arbre de Vie - 1909 - Gustave Klimt
Au cours du XXe siècle, dans les régions les plus industrialisées, « un type absolument nouveau de mourir est apparu », c’est la mort inversée : « la société a expulsé la mort, sauf celle des hommes d’Etat. » La mort n’est plus un fait culturel qui structure la communauté. Cette relégation de la mort est à mettre en lien avec la médicalisation de la société. La mort est aujourd’hui si effacée de nos mœurs que nous avons peine à l’imaginer et à la comprendre : nous n’osons même plus dire son nom. Elle est devenue sauvage alors qu’auparavant mourir ne paraissait pas comme quelque chose d’extraordinaire. Ariès l’appelle «.la mort apprivoisée.» parce qu’elle finit quand la proximité entre mort et vivant n’est plus toléré (et serait considérée comme une transgression qui arrache l’homme à sa vie quotidienne, à sa société raisonnable, à son travail monotone, pour le soumettre à un paroxysme et le jeter alors dans un monde irrationnel, violent et cruel).


La mort est aujourd’hui une rupture, alors que dans le passé elle était si présente autour de l’homme qu’elle faisait en quelque sorte partie de la vie. Nous nous retrouvons donc bel et bien dans une société du déni de la mort. De même que chaque individu, tout au long de sa vie, va s’enrichir en se cultivant, de même, il a le devoir de parler de la mort avec ceux qui lui sont chers. Notre société a aujourd’hui à relever un véritable défi, celui de réapprendre ensemble à accompagner la fin de vie, la mort, et le deuil qui suivra. Une société trop lisse, où tout va bien dans le meilleur des mondes, est une société qui s’appauvrit.

Nous ne sommes pas éternels, profitons donc de notre passage sur cette terre pour dire aussi à ceux que nous aimons que nous ne sommes pas immortels, que la vie n’est pas forcément un conte de fées, qu’on y meurt aussi, parfois très jeune, ou fauché dans la pleine jeunesse ; ou encore qu’une maman ou un papa peuvent aussi mourir avant leurs enfants. Elisabeth Kübler-Ross disait chaque matin avant de commencer sa journée qu’elle allait la vivre comme si celle-ci était sa dernière. Belle leçon de vie, n’est-ce pas ? Pour conclure, j’ai envie de vous dire que si la naissance a le pouvoir de nous réunir, il en va de même pour la mort. La boucle est donc bouclée, ou peut-être pas… Mais la mort fait bien partie de la vie.

Par Doriane Labro - Conseil de Santé à Nantes


Accompagnante pendant 5 années à l’hôpital Nord Laënnec - St-Herblain et coordinatrice pendant 5 années à l’Association Mort & Dignité, Doriane est une professionnelle de l'accompagnement de la fin de vie en structure, à domicile, auprès de la personne en fin de vie et de ses proches. Doriane est également la créatrice des Ateliers de soutien au deuil, et d'accompagnante du deuil. Elle a organisé des événementiels tels qu'un concert de soutien (ICO René Gauducheau) au développement des Soins Palliatifs à la Cathédrale de Nantes et des conférences autour de la fin de vie, la mort et le deuil, dont une sur « La fin de vie et l’empathie » avec Mme Rosette Poletti à Nantes.

L’Arbresource - www.larbresource.fr

> Accompagnements dédiés à toute personne en deuil

> Formations s'adressent aux professionnels de la santé, du domicile, du funéraire, aux thérapeutes et aux bénévoles d’accompagnement

> Ateliers L'Arbresource « Des clés pour être » ont été créés pour sensibiliser le grand public et les aidants à la fin de vie et au deuil

lundi 1 juin 2015

Conférence d'Information : Accompagner la fin de vie, des clés pour aider l’entourage

Mieux appréhender la fin de la vie, c’est s’offrir la possibilité de mieux s’adapter et de communiquer, c’est aussi prendre soin de soi et de ses proches. C’est aussi découvrir les gestes doux et justes, les paroles réconfortantes pour un accompagnement de qualité, vécu, inoubliable et sans regrets.

Ces conférences s'adressent à tout public concerné et touché par la fin de vie ayant le besoin de se préparer à une approche singulière avec des personnes expérimentées qui accompagnent, pour devenir plus fort pour traverser les moments délicats et se préparer à la séparation.
Agnès Blondel
Accompagnatrice et soutien
pour les moments délicats de la vie


Enrichie de ses 34 années d’expériences hospitalières et une activité de cadre infirmière en EHPAD, Agnès Blondel propose un partage de connaissances, de gestes, d’aptitudes simples et justes pour se préparer à accompagner la fin de vie ou d’une personne fragilisée par la maladie.



Ces conférences réalisées en partenariat avec Véronique Rocher, médiatrice pour l’accompagnement des personnes et leurs proches en fin de vie, nous permet de proposer :

> l’approche de situations de fins de vie hospitalières, au domicile privé ou collectif

> des clés pour aider l’entourage : se préparer à affronter la fin de vie d’un proche, mieux adapter sa présence aux situations

L’approche est nourrie de témoignages authentiques qui permettent d’élargir sa réflexion et sa prise de conscience. A la fin de la conférence, il est proposé un échange verbal et une présentation d’ateliers qui proposent des clés pour aider à :

> Se préparer à un moment délicat parfois insoutenable
> Prendre conscience des attitudes favorables à la communication par la présence, les gestes, la parole
> Etre désignée la personne de confiance
> Savoir utiliser le congé de solidarité
> Connaître les directives anticipées



Témoignages à la suite d’une conférence : « J’ai pris conscience qu’il est possible de se préparer et de ne pas culpabiliser. Cela fait du bien à entendre et rassure. »




Venez écouter les témoignages de professionnelles qui accompagnent des personnes en fin de vie pour apprendre comment partager ce que vit votre proche fragilisé, être plus fort pour affronter et traverser ces moments douloureux, mieux s’adapter, communiquer, prendre soin de soi et d'un proche.


> Mardi 26 mai 2015 20h30 à 22h /// Espace Capillaire- Pl. Pirmil – Nantes
> Mercredi 3 juin 2015 18h30 à 20h /// Les Biens-Aimés, Librairie-Café-Films 8 rue de la Paix – Nantes

> Jeudi 4 juin 2015 20h00 à 21h30 /// 7 rue Jules Ferry – Bouguenais Les Couëts



Inscriptions par mail vivreletemps@gmail.com
sur le site www.letempsdeseledire.com
ou par téléphone auprès d'Agnès Blondel au 06 50 63 15 49 Accompagnatrice et soutien pour les moments délicats de la vie